Terrain, Etape 1 : Villages de Maddur

Publié le par Kris Jereum Mine Mary

Me voilà donc revenu de ma « petite » mission de terrain de 5 jours. Alors comment raconter ce que je viens de vivre ?! J’m’attendais à beaucoup mais certainement pas à tout ça !!

Désolé mais même racontant en « gros », ça risque d’être long ... J’vais donc faire plusieurs articles ...

Alors j’vais commencer par expliquer un peu le sujet du stage puisque c’est quand même pour ça que j’y suis aller ... Alors le but est de caractériser des bassins versants situés dans une zone de gradients climatiques énorme, au sud-Ouest de Bangalore, entre Mysore et Ooty. En gros, on passe de 5000 mm de précipitation à 400 sur 50 km et il y a très peu d’endroits dans le monde où on peut voir ça !
Bon, en fait, on a le bassin versant de Maddur (village agricole) où il pleut moins de 500 mm par an !! Et à même pas 20 km, on a le bassin de Moole Hole situé en forêt équatoriale, dans le parc national de Bandipur où il pleut environ 2000 mm d’eau par an. Tout ça est causé par les Ghâts occidentaux (des montagnes sur la côte ouest indienne) situé à environ 50 km de Maddur où il pleut près de 5000 mm, c’est fou quoi !!!

Je suis donc parti sur le terrain pour participer un peu au suivi des bassins de Maddur et de Moole Hole, faire des mesures de pleins de truc ...

 

Donc départ le mercredi à 6 heures du mat’ (bon ça c’était pas obligé !..) avec Kumar, un des indien de l’équipe qui connaît parfaitement le terrain ! Près de 5 heures et demi de route pour faire 250 km, c’est pas des autoroutes, le trajet est vraiment fatiguant ... On arrive enfin à proximité de Maddur !! On est au milieu de nulle part, y’a pleins des cocotiers, on voit déjà le contraste entre les terres cultivées et la forêt au loin. Les paysans travaillent la terre totalement sèche à la main ou avec des charrues à bœufs, des femmes transportent l’eau sur la tête et tout çà sous près de 40° (difficile à tenir pour nous alors que l’aspect physique du boulot consiste juste à rester debout, Marine j’sais pas comment tu fais ...) !!

On arrive ensuite dans le village ! En fait il y a plusieurs micro-villages dans la zone de Maddur. Apparemment il y a à peu près 250 habitants en tout ce qui est vraiment petit pour un pays qui en compte plus d’un milliards !! Il y a constamment du monde dans les « rues », des troupeaux de bœufs, de chèvres. Les maisons sont parfois hyper colorées, l’ambiance est fascinante (difficile à décrire, c'est frustrant)...

 
 

Kumar connaît beaucoup de monde, mais au début les gens me regardent un peu bizarrement, les visages sont durs mais rien d’étonnant ! Je vois quand même quelques sourires au fil du temps et quelques paysans viennent me parler mais évidemment en kannada, pas facile de communiquer ! Mais Kumar est un bon interprète (même si je fais encore parfois des petits mouvements de tête qui veulent tout dire lorsque j’comprends pas ce qu’il me dit ...) Ils nous parlent des problèmes qu’ils ont avec la réserve. Les éléphants viennent parfois détruire les champs et comme ils sont protégés, ils ne peuvent rien faire ! La préservation de la faune est importante mais c’est pas toujours évident ... L’office forestière a creusé récemment des tranchées anti-éléphants et depuis ça va mieux.

 

Les enfants nous suivent de partout et veulent faire un tas de photos. On fait des premiers échantillons dans les puits ouverts, mais ils sont pour la plupart vides, tout comme beaucoup de points d’eau. La mousson est très attendue ! Les villageois ne se servent quasiment plus que des pompes à main qui vont chercher l’eau plus en profondeur, comme quoi l’hydrogéologie, ça peut servir ... 




Certains paysans ont creusé eux-mêmes des puits de plusieurs mètres de diamètre et de profondeur, c’est assez impressionnant ! Mais il y a apparemment le même problème de fractures qu’au Burkina, il faut être chanceux pour creuser là où l’eau restera !!


Le midi, on mangeait sur place dans des petits "hotel" (restaurant de 4 places maxi à plat unique méga-épicé !) et le soir on sortait prendre une bière dans la ville la plus proche où l'ambiance était bien électrique pour cause de résultats des élections (c'est vraiment une période particulière ici mais je vous en reparlerais dans l'article sur les "extras"...) !! 

Voilà, en bref, mon périple de 2 jours et demi jours dans les villages de Maddur, passionnant ! On a bien sur beaucoup travailler (plus de 50 points de prélèvement sous le soleil) mais j’ai vraiment hâte d’y retourner le mois prochain. 

Mais tout ça n'est qu'une partie de ma période sur le terrain ... à venir : les éléphants de la réserve de Bandipur !!

 

 

 

Publié dans Christopher

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M
Carpe diem !
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